Accueil >
Point de conjoncture en France
un « effet JO » sur la croissance durant l’été qui sera corrigé en fin d’exercice. Celle-ci ressort en moyenne à 1 % l’an.
Elle repose sur deux socles : le commerce extérieur et les dépenses publiques. De surcroît, les recettes ne sont pas à la hauteur des prévisions.
Le montant du déficit public représenterait au moins 6 % du PIB cette année, soit 1 point de plus que le ratio retenu dans le programme de stabilité au mois d’avril.
En attendant le Projet de loi de finances :
- Entre les huit premiers mois de 2023 et de 2024, les recettes fiscales de l’Etat se sont raffermies de 1,5 % en € courants, alors qu’une hausse proche de 8 % en moyenne annuelle avait été retenue dans le projet de loi de finances présenté il y a un an ; le ralentissement de l’inflation, plus prononcé que prévu, affecte les recettes de TVA, tandis que l’indexation pour certaines dépenses n’est pas immédiate (contrats de fourniture, salaires de la fonction publique, etc.). Parallèlement, « une progression encore forte de la dépense publique hors mesures exceptionnelles en 2024 » a été relevée par la Cour des comptes dans son dernier diagnostic réalisé à partir des prévisions inscrites dans le Programme de stabilité du mois d’avril (+ 4,1 % en valeur hors crédits d’impôt et + 1,7 % en volume).
- A au moins 6 % du PIB, le déficit des administrations publiques attendu pour cette année serait l’un des plus élevés (sinon le plus élevé) de tous les pays de l’Union européenne, puis s’établirait encore à 5 % en 2025 a annoncé le Premier ministre, en attendant la présentation détaillée du PLF dans quelques jours.
- Le montant de la dette publique est évalué à 3 228 milliards d’€ fin juin ; il a ainsi grimpé de 175 milliards en un an et de 842 milliards depuis la fin 2019.
- La durée de vie moyenne de la dette des seuls titres négociables de l’Etat est de 8 ans et demi et ces derniers sont détenus à hauteur de 55 % par des non résidents (contre moins de 50 % jusque fin 2022).
La hausse des dépenses des ménages en services compense le recul observé pour les biens.
Les immatriculations automobiles sous la barre des 140 000 par mois. Le poids des véhicules électriques ne progresse plus : 25 % du total lors des neuf premiers mois de 2024 (y compris hybrides rechargeables).
Un effort d’épargne particulièrement soutenu en France à près de 18% alors que la moyenne des 12 dernières années hors période COVID était de moins de 14% (cela représente donc plus de 1.300 milliards € qui ne sont pas injectés dans l’économie en consommation ou pour financer les investissements des entreprises; la moyenne de la zone Euro hors France est de 15%.
Repli des investissements productifs depuis trois trimestres lié notamment à la réduction des dépenses en biens d’équipement :
- Les investissements des entreprises implantées dans l’Hexagone ont diminué de 2 % en volume depuis l’été 2024 selon les comptables nationaux, conséquence de la contraction de ceux dédiés aux biens industriels, notamment aux biens d’équipement : – 7,7 % lors des trois derniers trimestres connus. Seules les dépenses en R&D et logiciels affichent une pente positive (elles représentent 22 % du total).
- Selon le baromètre Bpifrance/Rexecode, 46 % des dirigeants de TPE/PME interrogés au cours du troisième trimestre 2024 ont investi ou prévoyaient d’investir, soit une baisse de 4 points en un trimestre et de 11 points en l’espace d’un an ; 15 % d’entre eux signalent des difficultés de financement de leurs investissements, en ligne avec la situation d’avant-Covid.
- Le coût global de financement a atteint un peu moins de 4,3 % en juillet 2024 selon la Banque de France (toutes maturités confondues). Il a légèrement reflué depuis l’automne dernier, surtout en raison de la réduction du coût des nouvelles émissions de titres de dette.
- Le taux d’endettement des sociétés non financières s’est élevé à un peu plus de 75 % du PIB fin mars 2024, soit environ 20 points de plus que la moyenne de la zone euro ; net de trésorerie, le ratio s’inscrit à 39 %, soit un écart avec celle-ci ramené à 11 points.
Des carnets de commandes dégradés :
- Le taux d’utilisation des capacités de production dans l’industrie est estimé à 75 % début septembre 2024, en regard d’une moyenne de 77 % depuis quinze ans (source : Banque de France).
- S’ils évoluent peu depuis plusieurs mois, les carnets de commandes tels qu’appréciés par les chefs d’entreprise restent dégradés dans quasiment tous les secteurs, à l’exception notable de l’aéronautique. Dans la mécanique, les livraisons d’équipements pour le secteur de la construction souffrent particulièrement ; c’est aussi le cas pour les machines agricoles, dont le volume des prises de commandes continue de décrocher : – 9 % sur un an lors des huit premiers mois de 2024 d’après Axema. C’est précisément le même taux de variation qui est enregistré par les constructeurs automobiles auprès des concessionnaires (véhicules particuliers et utilitaires), d’après les chiffres qui viennent d’être publiés par le CCFA pour les neuf premiers mois.
- Dans l’industrie hors énergie et agroalimentaire, le taux de marge s’est effrité au premier semestre 2024 ; à 35,5 % (y compris entreprises individuelles), il demeure supérieur de 1,7 point à sa moyenne calculée sur la période 2000-2018.
Sur le champ de l’ensemble de l’économie, les défaillances sont au plus haut depuis 2015.
Au second trimestre 2024, les effectifs du privé se sont infléchis, ne progressant plus que de 0,3 % en glissement annuel. Les seuls effectifs intérimaires affichent un recul de 6,5 %.
Les prix des deux postes qui avaient contribué à l’emballement de l’inflation sont désormais stabilisés. En glissement annuel, ceux de l’énergie ont même reculé de plus de 3 % en septembre. En conséquence, l’inflation d’ensemble décélère plus vite qu’attendu : + 1,2 % après + 1,8 % en août de sorte que La prévision du consensus des économistes apparaît déjà caduque ; En fait, la progression des prix en moyenne annuelle 2024 sera de 2 ou 2,1 %.
L’insee anticipe une augmentation des salaires de près de 3 % cette année.
Sur le long terme, c’est la productivité qui conditionne les gains de pouvoir d’achat.
Pour en savoir plus : Octobre 2024 – Présentation UIMM – Point de conjoncture France
CONTACTS
Mathieu PERAUD
Délégué Général02 99 87 42 87